De chefs-d’œuvres minimalistes à des films historiques aux effets spéciaux modernes, les genres cinématographiques sont tellement diversifiés qu’il y en a pour tous les goûts.
Mais comment expliquer qu’un film puisse « marquer » ? Certains diront : « Pour telles et telles raisons, ce film m’est important. Il m’a obligé à me poser des questions. » D’autres au contraire : « Il a vidé ma conscience. Je ne sais plus ce que je ressens. » Il faut en faire l’expérience. Et ce n’est pas les élèves de l’option cinéma-audiovisuel, en cinéphiles avertis, qui s’y opposeront. Les raisons pour lesquelles un film peut marquer sont propres et uniques à chaque spectateur, de l’ordre de l’intime.
Pour Eliza, c’est le film The Social Network, réalisé en 2010 par David Fincher. Ce film nous raconte l’histoire du plus jeune millionnaire, Mark Zuckerberg et le mythe de la création de Facebook. Ce drame biographique est d’ailleurs une adaptation du livre The Accidental Billionaires de Ben Mezrich. Le film a reçu plus d’une dizaine de récompenses, notamment plusieurs prix en 2011 aux Oscars, Bafta et Golden Globes. Nous suivons en parallèle le processus de création du réseau social en 2003, ainsi que deux poursuites en justice contre Zuckerberg dans le futur. Cette révolution informatique éclate à Harvard et se mêle à une histoire d’amitié compliquée entre Mark et Eduardo Saverin, cofondateur de Facebook. Entre amitié, amour, trahison, jalousie et vol, le film dévoile plusieurs facettes de la création de Facebook. Ce qui a le plus marqué Eliza dans cette œuvre, c’est le jeu d’acteur de Jesse Eisenberg qui interprète parfaitement la personnalité égocentrique, ambitieuse, mais aussi quelque part, puérile de Zuckerberg. « Un autre détail digne d’importance, les décors qui servent l’intrigue du film. En effet, le tournage s’est déroulé dans de véritables universités pour approcher au plus près l’atmosphère de Harvard de l’époque et bien représenter son microcosme et ses relations estudiantines. »
Pour Anna-Maria, c’est le film Le Diable probablement de Robert Bresson en 1977. Acteurs inconnus et sans expérience, moyens techniques limités (pas plus de deux caméras), le cinéma minimaliste de ce réalisateur français porte à l’écran une image quotidienne des événements. Le rythme de l’histoire est sans relief mais c’est cette monotonie qui a particulièrement fasciné Anna-Maria. Le Diable probablement raconte l’histoire de Charles, un jeune homme de 20 ans en quête de lui-même. Son entourage est constitué de personnes engagées et alertées par les problèmes actuels de la société, comme son ami Michel, activiste climatique. Charles, lui, est complètement indifférent aux problèmes humains. Il illustre par sa vision du monde, la décadence et le nihilisme de la société de l’après Seconde Guerre mondiale. La fin n’est pas complètement évidente, ce qui renforce le sentiment intemporel de cette œuvre.
Pour Matheo, le meilleur moyen de marquer le spectateur est de lui faire passer un message. J’ai perdu mon corps, est un film d’animation de Jérémy Clapin réalisé en 2019, aux nombreuses symboliques. En effet, bien que le synopsis de ce film ait l’air plus ou moins banal, son parti pris est métaphorique et fait appel à notre sensibilité. En parallèle de l’histoire d’amour et des mésaventures que vit le personnage principal, nous suivons dans une temporalité différente, les aventures d’une main, qui bouge indépendamment de son corps d’origine et dont on apprend l’existence qu’au fur et à mesure du film. Elle semble avoir un but que l’on ignore, et découvre un monde qu’elle ne connaît pas. Ainsi, ce film métaphorique sur le thème du deuil, d’un possible monde nouveau et de l’appréhension de l’existence, transportera tout entier le spectateur dans une ambiance triste et lugubre.
Pour Joseph, c’est un film historique d’action, Midway, réalisé en 2019 par Roland Emmerich qui retrace la célèbre bataille aéronavale du Pacifique Nord qui opposait l’Amérique au Japon lors de la Seconde Guerre mondiale. Ce film l’a marqué pour ses précisions historiques finement détaillées. D’ailleurs, même une personne qui connaît bien l’histoire de ce conflit y découvrira du nouveau. Joseph a également apprécié la qualité des effets spéciaux qui immergent le spectateur dans l’intrigue et lui font vivre l’action et son suspense, comme s’il y était.
Pour Michelle, c’est Eli, film d’horreur réalisé par Ciaran Foy en 2019 portant à l’écran l’histoire d’un garçon allergique au monde, enfermé dans une maison hantée pour traiter sa maladie. « Personnellement je considère ce film rempli de suspense et d’actions comme un vrai chef d’œuvre ! J’en suis restée toute émoustillée. C’est une pure merveille pour les yeux, digne des grands films d’Hollywood. Je l’ai tellement aimé que je l’ai regardé plusieurs fois, sans jamais m’en lasser. Je le recommande à 200%. Vous n’allez pas le regretter. Je ne comprends pas pourquoi il y a tant d’avis négatifs sur ce film. Netflix a réuni tout ce qu’il fallait. Vous ne serez pas déçu, je vous le promets. La fin m’a scotchée. C’était tellement réaliste. J’espère sincèrement qu’il y aura une suite et je l’attends avec impatience… »
Pour Aurélia, c’est un film dramatique et romantique à la fois, Call Me by Your Name, réalisé par Luca Guadagnino en 2017. Le scénario de James Ivory est adapté du roman du même titre d’André Aciman publié en 2000. On est transporté en Italie du Nord dans l’été 1983 où Elio, jeune Italo-Américain de 17 ans (joué par Timothée Chalamet), et Oliver (joué par Armie Hammer), un étudiant américain de 24 ans venu assister dans ses recherches le père d’Elio, vivent une histoire d’amour le temps d’un été. Aurélia a été fascinée par la beauté des paysages, de l’histoire et des acteurs. « Les acteurs collent parfaitement avec leur rôle et la façon dont ils parlent, nous détend. Techniquement, j’ai apprécié les mouvements de caméra. Celle-ci s’éloigne quand les acteurs s’éloignent les uns des autres et s’approchent quand ils se rejoignent. Malgré une bien belle histoire, la fin est triste mais réaliste, car être homosexuel dans les années 80, c’est compliqué. »
Pour Hortense, c’est le film Illusions perdues de Xavier Giannoli qui l’a fascinée par la splendeur des costumes et le choix parfait des acteurs. « Benjamin Voisin est la star montante, entouré de Cécile de France et Xavier Dolan, très bon dans le rôle de Nathan. Illusions perdues est une vraie réussite à voir sur grand écran. » Ce film nous plonge dans le Paris du XIXème siècle et nous fait découvrir le pouvoir de l’argent qui achète tout : un bon article, la réussite d’un roman ou d’une pièce et inversement. L’argent peut tout détruire, surtout les jeunes initiés qui veulent se croire plus forts que leurs maîtres. Et, même si Hortense n’aime pas les films trop longs, elle a passé un bon moment au ciné et a trouvé cette adaptation de Balzac, magnifique.