Tout ce qui n’apparaît pas dans le cadre, voilà ce qu’on appelle le hors-champ au cinéma. Mais ce qui n’est pas visible peut le devenir. Ainsi le hors-champ sous-entend-il un champ potentiel exploitable par le réalisateur. Quelle richesse pour la narration que la force de suggestion d’une ombre, d’un reflet, d’un bruit singulier.
Le terme hors-champ n’est pas spécifique au cinéma. On le retrouve dans la photographie et la peinture. On ne saura par exemple jamais ce que regardait la Joconde pour lui conférer ce sourire si énigmatique.
Aussi avons-nous tenté, lors de nos séances cinéma-audiovisuel, de mettre en scène le thème du hors-champ au moyen d’une caméra subjective. Le spectateur se retrouve ainsi projeté dans le point de vue du personnage principal sans jamais le voir, sans savoir qui il est. Un mystère où s’engouffrent tous les possibles, toutes les histoires.
Dans la vidéo de Laura par exemple, nous nous retrouvons dans le corps d’une abeille à la perspective bien réduite. Nous voyons seulement des bribes de fleurs, de feuilles, sans percevoir les alentours. Sommes-nous dans une prairie, un jardin, l’intérieur d’une maison ? A notre imaginaire de se faire son cinéma.
Dans la vidéo de Cecilia, nous voici en pleine partie de ping pong. Seules les mains du joueur tenant sa raquette et renvoyant la balle à un rythme continu se trouvent dans le champ.
Variations infinies pour porter à l’écran la peur, le suspense, contourner la censure, et bien d’autres choses encore.
Ne pas voir pour peut-être mieux voir. Beau parti pris artistique au service de l’imagination.
Les élèves de seconde de l’option cinéma-audiovisuel
Rédactrice en chef : Hélène Marel