Que serait le cinéma sans lumière ? Sans cet éclairage chaleureux offrant au spectateur une sensation de sécurité ? Sans son rayonnement qui effraie, épouvante et intimide ? Sans les éclats qui accentuent les sourires doux et apaisants de nos acteurs préférés ? Sans le scintillement des larmes d’un personnage principal redoutant son bonheur, sans les brillances des regards fous, sans les dessillements de la beauté du monde ?
Il ne peut exister d’image sans lumière… Toute image résulte d’une caractéristique que les objets ont de la réfléchir. Elle est physique et mentale, froide et chaude, accueillante et horrifiante, subtile ou dure et laisse des traces plus ou moins profondes dans notre mémoire.
Fin janvier, s’est tenue une séance avec Monsieur Bastien Loiseau (chef opérateur) consacrée à la manipulation des éclairages au cinéma, ceci afin d’inspirer les élèves dans leurs futures productions filmiques. L’idée étant que chacun réalise un film sur le thème Lumière(s) et émotion(s) pour la prochaine rencontre. Plusieurs points ont été abordés : imiter la lumière du jour, créer l’illusion de la nuit, orienter les lampes, tenir compte de la température de la lumière, observer la provenance des sources lumineuses ; le tout illustré à travers des exemples photographiques. Subséquemment, les élèves ont pu percevoir l’essence du travail du directeur de la photographie.
Début mars, chaque élève devait présenter son film Lumière(s) et émotion(s). Durant ce cours, M. Loiseau nous a délivré ses conseils et analyses, nous a fait part de ce qu’il avait apprécié et ce qui pouvait être amélioré.
Fin mars, la séance de montage avec Madame Agnieszka Kowalczyk (monteuse), dont l’objectif était de faire un film à partir de nos productions Lumière(s) et émotion(s), a clôturé le processus de création. Nos fantaisies lumineuses se sont alors accordées à la musique, aux bruits et images superposées pour donner un résultat unique et inimitable.
Laura : Les notions de liberté intemporelle, de célébration de la féminité et de recherche de sa propre voie dans l’existence s’unissent dans mon film à travers des passages lumineux pour laisser libre cours à l’imagination des spectateurs.
Julia : Mon film met en scène une tulipe illuminée par une bougie. L’angle de la caméra varie pour faire place à des gros plans sur la bougie et la tulipe. Le film se termine sur un bruit d’horloge qui se fait de plus en plus fort et s’arrête net dans le noir et la rumeur du feu qui s’estompe. La fleur représente la fragilité et la beauté de la vie. Le tic-tac de l’horloge et la flamme de la bougie, le temps qui passe inexorablement, à toute vitesse. Carpe Diem.
Louis : Mon film est un ensemble de vidéos très courtes représentant le temps qui passe, la journée, l’année… La lumière dans mon film est de plus en plus faible, elle vire d’une couleur très claire au noir complet pour montrer que les heures s’égrènent et le temps file.
Pauline : Mon film représente des oscillations et des crépitements de lumière. Pour le réaliser, j’ai été inspirée par l’effet que provoque l’ampoule sur la caméra d’un téléphone. Ici, le but était de provoquer une certaine crainte et de l’incertitude chez le spectateur. On cherche à savoir ce qu’il va se passer alors qu’il n’y a pas véritablement d’histoire. Ainsi le film ne fait que refléter les sentiments que peut ressentir un individu à certains moments de sa vie.
Filip : Mon film est une courte histoire d’horreur qui montre, sans que l’on en soit conscient, comment les malheurs peuvent surgir dans notre vie mais heureusement se dissiper aussi. Chacun peut l’interpréter comme il veut.
Cecilia : Le film que j’ai réalisé projette une ombre qui monte les escaliers d’une maison pendant la nuit. Des pas lents et angoissants se mêlent à l’image. Je cherche à susciter chez le spectateur une sensation de crainte, de panique, d’incertitude face à ce qu’il voit, car le personnage est hors-champ et seule sa main est visible, donc on ne peut pas savoir avec certitude ce qu’il cherche à faire : il pourrait s’agir d’un habitant de la maison allant tout simplement dans sa chambre ou d’un meurtrier se dirigeant vers sa prochaine victime.
Emna : Mon film laisse entrevoir différentes couleurs projetées sur un mur. Entre ces lumières de couleurs, des transitions qui expriment le changement d’émotions. A chaque couleur sa propre émotion.
Salomé : Mon film présente la solitude de la nuit mais aussi des fusillades et des rêves d’escapade vers les fonds marins. La luminosité est sombre pour la nuit et envoûtante pour le rêve.
Les élèves de seconde de l’option cinéma-audiovisuel
Rédactrices en chef : Laura Dryglas et Emna Hadj Hamouda