Sorti en 1975, Vol au-dessus d’un nid de coucou, adaptation cinématographique du livre de Ken Kesey, connut un succès mondial en remportant les 5 plus prestigieux Oscars (meilleur scénario, meilleure réalisation, meilleur film, meilleurs acteurs) et propulsant Miloš Forman, son réalisateur d’origine tchécoslovaque, au firmament des étoiles du cinéma. Notons parmi ses autres films célèbres Amadeus ou Hair.
Le film s’ouvre sur le plan d’arrivée d’un détenu, McMurphy (Jack Nicholson) dans un hôpital psychiatrique. Interné pour vol et vandalisme, il rejoint un groupe de malades, lui-même n’en étant pas un. Il fait semblant pour échapper à la prison.
Tous les patients sont très différents les uns des autres mais ont pour point commun la même difficulté à vivre la « normalité » requise par la société. Très vite, le nouveau venu, par sa nature pleine de vie et sa liberté, ouvre aux « pensionnaires » de cet hôpital, les horizons d’une autre existence possible et s’oppose aux méthodes contestables de l’infirmière en chef, Mme Ratched (Louise Fletcher) qui régente son service de façon autoritaire et très stricte.
Au-delà de la simple critique du système psychiatrique, le propos du réalisateur est clair, tout comme sa métaphore : la société (l’hôpital psychiatrique) veut « normaliser » l’individu (le patient) « pour son bien », et ceci avec son propre consentement, et le sourire, au détriment de sa liberté et de sa santé mentale, en contrôlant, voire en supprimant ses désirs au moyen de règles drastiques.
Pour aller plus loin, nous pourrions dire que c’est la répression sociale des libertés individuelles qui est dénoncée. Il est vrai qu’à la suite du printemps de Prague en 1968, Miloš Forman tient un discours critique face à la société marxiste de la Tchécoslovaquie (le marxisme veut parvenir à une société sans classes en tant qu’étape succédant au capitalisme) et s’exile aux États-Unis. Cette fuite ajoute ainsi une nouvelle signification possible au film : l’hôpital pourrait représenter la Tchécoslovaquie et les patients, les citoyens privés de leurs droits élémentaires à la liberté.
Les élèves de seconde de l’option cinéma-audiovisuel
Rédacteurs en chef : Hélène Marel et Filip Gepert