Antonia Gorska, élève au Lycée de Saska Kępa, fait partie des 68 jeunes musiciens et musiciennes à avoir été sélectionnés pour rejoindre l’Orchestre des lycées français du monde de l’AEFE. Les 16 et 18 mars prochains, elle aura l’honneur de jouer lors de concerts qui se dérouleront à Vienne, en Autriche. Pratiquant la flûte traversière depuis maintenant plus de 10 ans, elle nous parle de son parcours musical et de ses motivations, et donnent quelques conseils aux jeunes musiciens qui souhaiteraient, comme elle, intégrer l’OLFM…
Peux-tu nous parler de ton parcours avec la musique ?
Mon instrument de prédilection est la flûte traversière dont je joue depuis l’âge de huit ans. Avant cela, j’ai pratiqué le piano pendant deux ans, mais j’ai souhaité changer d’instrument. À cette époque, je désirais apprendre la flûte à bec dont jouait ma mère, mais malheureusement, cet instrument était peu enseigné à l’académie de musique. Je me suis donc tournée vers la flûte traversière.
Cela fait désormais plus de 10 ans que je pratique cet instrument et j’en suis très contente, car il offre beaucoup de possibilités. Avec la flûte traversière, il est possible de jouer de la musique classique en solo, avec accompagnement ou en orchestre. On peut également jouer du jazz, de l’impro, et certains s’essaient même à la pop ou encore au rock.
J’ai fini la première phase de mon éducation musicale dans une école privée de Varsovie qui a duré 6 ans, avec des cours de solfège, de chant, de piano, de musique de chambre et des auditions. Après avoir obtenu mon diplôme de « Pierwszy stopień » (première étape), j’avais le choix de passer à la deuxième étape (ce que l’on appelle en France le conservatoire) qui dure aussi 6 ans en Pologne, mais j’ai préféré continuer uniquement mes cours de flûte afin d’avoir le temps de me concentrer sur mon éducation au LFV et sur mes autres passions. Mon éducation musicale m’a permis d’apprendre plus facilement à jouer d’autres instruments et à chanter.
Aujourd’hui, je suis toujours des cours particuliers avec la même professeure, en plus d’apprendre la flûte jazz et l’improvisation avec un autre professeur. Il m’arrive aussi parfois de jouer de la musique avec mes amis.
Quelles sont les raisons qui t’ont amenée à rejoindre l’Orchestre des lycées français du monde ?
J’aime beaucoup jouer de la musique avec d’autres personnes. J’ai déjà été amenée à jouer en groupe, mais avant l’OLFM, je n’avais jamais joué avec un vrai orchestre.
J’ai déjà eu la chance d’intégrer l’orchestre l’année dernière, et cela m’a permis de beaucoup progresser. Cette expérience m’a appris à mieux écouter les autres jouer, à répéter les morceaux avec plus de précision, mais aussi à lire un morceau de manière beaucoup plus complète.
Ce qui est incroyable avec l’OLFM, c’est de pouvoir rencontrer autant de jeunes musiciens venant du monde entier, qui partagent la même passion que moi et qui parlent français, mais aussi une autre langue commune : la musique.
Comment s’est passée ton audition pour intégrer l’Orchestre ?
Le déroulement de l’audition se ressemble beaucoup chaque année. Il nous est demandé de répondre à un questionnaire sur nos motivations, le nombre d’années que l’on a passées à apprendre notre instrument, ou encore nos expériences en groupe.
En plus de ça, nous devons envoyer au jury une prestation sous forme de vidéo. Celle-ci ne doit pas dépasser huit minutes et doit contenir un morceau plus expressif et un autre plus technique. Ce peut aussi être des extraits de morceaux. Cette année, j’ai décidé de jouer un extrait d’une sonate d’Haendel ainsi que de la sonate pour flûte et piano de Francis Poulenc.
Comment te prépares-tu pour le grand concert qui aura lieu à Vienne ? As-tu des astuces pour gérer le stress ?
L’essentiel de ma préparation consiste à répéter de nombreuses fois les morceaux que nous allons jouer au concert. Mais je dois aussi m’organiser sur pas mal de choses, comme prévoir mon vol et mon hébergement, ou préparer les documents que je dois rendre.
J’ai moi-même parfois du mal à gérer mon stress, mais plus on joue devant un public, plus on devient à l’aise sur scène. Quand je joue avec l’orchestre, j’ai le sentiment qu’on est tous ensemble et que l’on se soutient mutuellement. C’est donc quelque part moins stressant que de jouer en solo.
L’une des astuces que j’utilise depuis longtemps est d’imaginer que dans la salle dans laquelle je joue, se trouvent uniquement des personnes devant lesquelles je ne ressens aucun stress à jouer. Par exemple, mes amies les plus proches, ma professeure de flûte, ou bien les membres de ma famille. Sinon, je travaille aussi souvent sur ma respiration.
Ce qui aide beaucoup lorsque l’on joue de la musique, c’est de connaître parfaitement les morceaux, car plus on les connaît, plus on est sûr de soi.
Comment vois-tu ton futur avec la musique ? Souhaiterais-tu en faire plus tard ton métier ?
Comme je n’ai pas fait le conservatoire, je ne pense pas que je ferai de cet instrument mon métier.
Pourtant, je suis sûre que continuerai à prendre des cours et à jouer de la flûte dans le futur. J’aime aussi beaucoup improviser ou jouer du jazz avec mes amis. J’ai donc aussi envie de m’améliorer dans ce domaine.
Quels conseils donnerais-tu aux élèves qui souhaiteraient eux aussi intégrer l’orchestre de l’AEFE ?
Le plus grand conseil que j’ai à donner aux musiciens qui souhaitent intégrer l’OLFM est d’améliorer leur jeu autant que possible. Il ne faut pas hésiter à envoyer sa candidature, car même si elle n’est pas retenue, il est toujours possible de retenter sa chance l’année suivante. Aussi, il est toujours intéressant pour les bons musiciens d’enrichir leur pratique d’expériences en groupe, en duo, en ensembles, voire en orchestre.