Le Lycée français de Varsovie occupe une place particulière dans le paysage éducatif en Pologne : c’est en effet la seule école étrangère dont la tradition d’enseignement remonte à l’entre-deux-guerres. Fondée en 1919 à l’initiative du gouvernement français, l’école se voulait être un symbole fort du renouvellement des relations diplomatiques franco-polonaises suite au recouvrement de l’Indépendance par la Pologne.
Lorsque que l’École française de Varsovie ouvre ses portes en octobre 1919 pour sa première année scolaire, avec à sa tête Abel Mansuy, historien français passionné par la Pologne, l’établissement ne comptabilise que 70 élèves, essentiellement des enfants de militaires français, mais aussi de diplomates européens. Très rapidement, l’établissement va s’ouvrir à la bourgeoisie polonaise, attirée par la qualité de son enseignement, et accueillir avant la guerre de nombreux élèves juifs.
En 1932, l’établissement devient un lycée d’État. Le conseil d’administration est présidé par le consul de France, tandis que l’Ambassadeur en assure la présidence d’honneur. Un proviseur est nommé chef d’établissement. Abel Mansuy est remplacé par Jean Delobel, agrégé de l’Université.
Le programme d’enseignement est conforme à celui des lycées en France. Le français est la langue obligatoire, sauf pour les cours de langue et d’histoire polonaise. En mars 1937, un « statut du Lycée français de Varsovie, établissement mixte » est signé avec les autorités polonaises. Il place ses enseignements sous le double contrôle des inspections françaises et polonaises, mais aussi permet aux élèves qui désirent obtenir la matura polonaise en même temps que le baccalauréat, de passer des épreuves portant sur des matières polonaises.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939, le proviseur Jean Delobel est contraint de quitter son poste pour rejoindre la mobilisation française et le Lycée français de Varsovie ferme ses portes. De nombreux élèves participent ensemble à l’Insurrection de Varsovie, comme : Krystyna Felińska, Aline Jaroszewska Wakar, Andrzej Jachymczyk, Andrzej Kotarski, ou encore Tadeusz Lutoborski. Ce n’est qu’en 1954 que le Lycée français de Varsovie rouvrira finalement ses portes…
Le Lycée français de Varsovie compte de nombreux anciens élèves qui ont, au cours de leur vie, participé activement au développement de la Pologne. On peut citer Franciszek Skupieński, ancien officier de l’Armée Bleue du Général Haller et fondateur de l’Ecole supérieure des sciences de la vie de Łódź, le réalisateur polonais Wadim Berestowski, Tadeusz Lutoborski, activiste et représentant des familles de Katyń, ou encore Natalia Askenazy, première femme diplomate polonaise.
Le LFV en quelques dates
1919 : ouverture de l’École française à Varsovie
1932 : l’établissement devient officiellement le « Lycée français de Varsovie »
1939 : fermeture provisoire de l’école en raison de l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale
1954 : réouverture de l’école comme « petite école de l’ambassade »
1990 :le Lycée français de Varsovie rejoint le réseau mondial d’éducation de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE)
1995 : le LFV adopte le nom de « Lycée français René Goscinny de Varsovie », en hommage au célèbre scénariste de bande dessinée français d’origine polonaise