Eva : Après avoir visionné le film de David Lynch Elephant Man, on était très inspirés, et après la mort de son réalisateur, on voulait rendre hommage à cet incroyable artiste qui a introduit un nouveau style au cinéma. Vu que ce film montrait cette énorme discrimination envers cet homme, juste à cause de son apparence spécifique, Wiktoria a réalisé un dessin du visage de Elephant Man. Elle a pris une photo à chaque étape du dessin. A partir de cela, j’ai réalisé un montage avec ces photos pour montrer le processus de son travail.
Ensuite, M. Vavon nous a demandé d’utiliser ce dessin pour y apposer un masque qui serait ensuite peu à peu enlevé et ainsi révéler le visage de John Merrick. Cette idée nous (Wiktoria, Luce et moi) a donné envie de faire quelque chose de plus grand. Le scénario que j’ai inventé était le suivant : Elephant Man, joué par notre actrice Emma, est recouvert par un drap, comme au début du film de Lynch. Ensuite un homme, incarné par Martin, hésitant, se dirige vers lui pour lui tendre la main. Quand par curiosité, il décide d’enlever le drap du visage d’Elephant Man, John Merrick, il est choqué et court en cherchant la sortie. Plus tard, cet homme revient pour lui dire qu’il est désolé d’avoir réagi de cette manière.
En faisant le montage, j’ai décidé d’utiliser un dialogue du film pour la dernière interaction et ainsi compléter le message sous-jacent au film. Le tournage était agréable. Martin nous a fait remarquer qu’il devait courir tout le temps et Emma, elle, avait du mal à voir car le masque, donc le dessin, n’avait pas de trou pour les yeux. En post-production, je me suis rendu compte que le son n’était pas utilisable à cause de l’écho dans le sous-sol du bâtiment A (lieu de notre tournage) et à cause des commentaires de Martin pendant qu’il jouait. J’ai aimé faire le montage et j’ai dû jouer avec nos idées. Je voulais y ajouter une touche à la David Lynch. J’ai donc utilisé des bruitages qui ressemblaient à un battement du cœur pour le suspense, et parfois, j’ai utilisé le ralenti pour accentuer le choc que Martin a ressenti quand il a vu John Merrick. A la fin, le dialogue se termine par ce que dit Elephant Man « Je me suis retrouvé ». J’ai décidé de faire une transition vers le ciel pour faire un lien avec la fin originale du film lorsque John meurt, car David Lynch, lui, avait choisi de faire une transition vers les étoiles pour signifier l’infini de l’âme.
Wiktoria : Faire le dessin d’Elephant Man m’a pris environ huit heures et quatre jours. J’ai utilisé plusieurs crayons et un peu de fusain. Je l’ai commencé en cours de CAV et je l’ai terminé à la maison. Plusieurs fois, j’ai effacé une grande partie du dessin pour recommencer, car je voulais qu’il soit le plus réussi possible. J’écoute toujours de la musique en dessinant. Pour celui-ci, c’était Marilyn Manson et Arctic Monkeys, ce qui m’a aidée à rester concentrée. Après avoir vu le film, j’ai tout de suite été inspirée par le jeu de l’acteur et par l’esthétique particulière du personnage. Les formes et les textures étaient difficiles à reproduire, mais je voulais vraiment réussir à capturer ses imperfections.
Luce : J’ai participé, en tant que costumière, au tournage de cette scène. L’ambiance lors de la prise de vue était agréable, décontractée et bon enfant, et voir tout le monde s’investir dans son rôle a été une expérience enrichissante. Ce projet m’a permis de mieux comprendre l’importance des costumes dans la narration visuelle. Une après-midi qui a été bien remplie et instructive !
Luce Bessade, Eva Caglar Idil, Wiktoria Narożniak élèves de terminale de l’option cinéma-audiovisuel