Portrait d’enseignant : Etienne Velay

Etienne Velay, professeur de mathématiques au Lycée français de Varsovie depuis 4 ans, cultive une passion pour les mathématiques depuis son plus jeune âge. Après avoir obtenu le CAPES en 2015 et un master à l’université de Caen en 2016, il a passé plusieurs années à enseigner dans divers établissements en France, avant de rejoindre le LFV en 2020. Il partage avec nous sa vision de l’enseignement et de précieux conseils pour les élèves…

Pouvez-vous nous redonner quelques éléments sur votre formation et votre carrière ?

J’ai toujours eu une attirance pour les mathématiques depuis l’enfance. De mon point de vue, à la différence d’autres disciplines, elles permettent au prix de démonstrations rigoureuses d’arriver à des conclusions certaines. Cette passion pour la matière et la volonté de développer la pensée critique chez les jeunes m’ont amené à l’enseignement des mathématiques. 

Après avoir réussi le CAPES en 2015 et obtenu mon master à l’université de Caen en 2016, j’ai commencé ma carrière en tant que professeur remplaçant dans divers établissements de la Manche. J’ai par la suite enseigné pendant un an dans un lycée à Beauvais avant de rejoindre le lycée français de Varsovie en 2020. J’ai eu face à moi des élèves de la 6ᵉ à la Terminale. 

Actuellement, j’enseigne les mathématiques aux classes de 4ᵉ et de 2ᵈᵉ, ainsi que l’option « mathématiques complémentaires » aux élèves de Terminale. Je suis également professeur principal d’une classe de 4ᵉ.

Les classements PISA récents montrent une difficulté des élèves en France face aux mathématiques. Les percevez-vous également à Varsovie ?

Je constate également ces difficultés depuis plusieurs années. Il n’est pas rare que des élèves comprennent mal les fractions ou peinent à résoudre une équation ou à appliquer des formules géométriques. Ces difficultés se font ressentir au LFV dans une moindre mesure par rapport à la France. Cette différence s’explique probablement par des conditions d’apprentissage plus favorables au LFV, comme les classes à effectifs réduits.

Pour faire aimer les mathématiques et permettre la réussite, à quoi faites-vous attention dans la construction de votre enseignement ?

En début d’année, il n’est pas rare d’entendre des élèves se dire « nuls » en maths. Lorsque certains de mes élèves ont une faible estime de leurs compétences en mathématiques, ma priorité est de leur redonner confiance. Je compare souvent l’apprentissage des mathématiques à la pratique d’un sport ou d’un instrument de musique : pour progresser, il faut s’entraîner, répéter des exercices, accepter de se tromper et apprendre de ses erreurs. 

Vous êtes connu pour utiliser de manière importante les outils numériques en cours et à côté de vos cours, pouvez-vous nous en dire plus ? En quoi cela constitue-t-il un « plus » pour la réussite des élèves ?

Ce sont des outils qui m’ont intéressé dès le début de ma carrière pour les utiliser en classe. La période du Covid m’a poussé à améliorer mon utilisation du numérique. J’ai donc à ce moment fait l’acquisition d’une tablette graphique : je pouvais alors à la fois parler et illustrer mes propos : tout se dessinait ou s’écrivait en direct sur l’écran de chaque élève.

Aujourd’hui, j’utilise quotidiennement cette tablette en classe combinée avec le vidéoprojecteur.  J’enregistre et je partage l’ensemble des écrits du cours sur le Drive : les élèves peuvent y revenir à tout moment. Sans cet outil, il ne me serait pas possible pendant une séance d’écrire des formules mathématiques manuscritement au tableau puis de les enregistrer. Désormais, je peux même revenir sur ce travail et le modifier lors d’une autre séance. 

Je donne régulièrement des séquences d’exercices en ligne via le site Sacado. Ce site propose une visualisation claire de l’avancée des élèves dans leur travail, un choix large et varié d’exercices avec leur correction ainsi que la possibilité d’adapter une séquence aux besoins spécifiques de chaque élève.

Les mathématiques sont incontournables pour les études scientifiques, d’ingénieur ou de médecine. Quels conseils pourriez-vous donner aux familles ou aux élèves pour réussir ?

Même les élèves ne se destinant pas à des études scientifiques doivent comprendre que les mathématiques développent avant tout la logique et le raisonnement. Ceux qui souhaitent poursuivre des études scientifiques doivent impérativement choisir la spécialité « mathématiques » en première et terminale.

Pour se préparer à cette spécialité, il est crucial d’avoir des bases solides en mathématiques. Les élèves doivent régulièrement revoir leurs cours, s’exercer à la maison, notamment en refaisant les exercices vus en classe, et ne pas se démotiver après une mauvaise note. La persévérance est l’élément-clé dans l’apprentissage des mathématiques. Toute ma pratique vise à ce que mes élèves atteignent cette attitude et ce niveau-là.